Philippe et Anne-Marie Naumiak
Philippe Naumiak est né en 1962 aux États-Unis d’une mère française et d’un père ukrainien. Il a étudié au Collège pontifical ukrainien de Rome puis à l’Institut des langues orientales de Paris, où il a consacré un mémoire de maîtrise à l’Ukraine de l’entre-deux-guerres. Il est l’auteur de deux ouvrages : Grammaire ukrainienne de base (Éditions géorgiennes francophones Iveria, Paris, 1991) et Nouvelles d’un pays perdu : Haute-Bretagne (Éditions Thélès, 2006). Il exerce la profession d’enseignant en Bretagne, près de Saint-Malo, d’où sa famille maternelle est originaire, et il continue de s’investir au sein de la diaspora ukrainienne.
Anne-Marie Naumiak est née à Paris, en 1960. Elle a étudié à l’Institut des langues orientales de Paris, en maîtrise d’études ukrainiennes, et a obtenu un certificat d’enseignement du FLE à l’Université de Grenoble. Après avoir travaillé dix ans en Allemagne, dont six à l’internat ukrainien de Munich et quatre à Augsbourg où elle enseignait le FLE, elle a émigré au Canada en 2001. Devenue Canadienne, elle vit actuellement à Trois-Rivières, au Québec. Comme son frère Philippe, elle exerce la profession d’enseignant. Elle est institutrice au sein de la communauté amérindienne des Atikamekw de Manawan.
Leur père, Vitali Naumiak, ancien déporté des kommandos concentrationnaires nazis, venu en France dans l’armée américaine, est né en 1926 en Ukraine soviétique communiste. Il avait sept ans au moment de la famine. Plusieurs membres de sa famille, dont son père, ont été victimes de la terreur communiste stalinienne. Après avoir séjourné aux États-Unis de 1960 à 1963, il revient en France en qualité d’ingénieur puis devient professeur certifié d’optique. Dans les années 1970 et 1980, il milite, avec son fils, au sein de l’ancienne diaspora ukrainienne de Paris, pour la reconnaissance de l’Ukraine et de la famine. Il revoit sa mère en 1969. Mais ce n’est qu’en 2006, soit soixante-treize ans après avoir dû le quitter, que Vitali Naumiak, accompagné de ses enfants, revient au village de son enfance. Il est mort en 2011, sans avoir vu le film achevé Holodomor, le génocide oublié ni cet ouvrage enfin publié, auxquels il avait largement contribué.
Crédit photo : Janette Lemogne